Faut-il se méfier d’Internet ?

Les sites Internet dits « réseaux sociaux » envahissent la toile peu à peu. Le plus utilisé à l’heure actuelle : Facebook qui compte déjà plus de 6 millions d’utilisateurs en France. On s’y inscrit en deux secondes, puis on y retrouve aussi bien des gens que l’on voit tous les jours que des gens que l’on a pas vu depuis 10 ans. On y montre nos dernières photos de vacances, on y discute par module de messagerie instantanée, et bien d’autres choses encore. Le téléphone version 21ème siècle !

Facebook

Seulement, voilà… une affaire récente montre qu’on ne se rend pas toujours compte de ce que nous livrons sur le net. Soucieux d’avertir les Internautes TRÈS insouciants que nous sommes, un magasine - Le TIGRE - s’est livré à une petite expérience : les journalistes de la rédaction ont choisi un inconnu, au hasard, et ont ensuite cherché tout ce qu’ils pouvaient trouver sur lui sur Internet.

Le Tigre

Nom, prénom, photo, nom de l’employeur, préférence sexuelle, nom et photos d’ex-petites amies, durée des relations en question, adresse, numéro de portable, adresse du lieu de travail, destination de vacances, date d’anniversaire, ancienne passion : la musique, membres du groupe d’alors, vidéo d’un de leurs concerts… pour leur premier « portrait Google » les journalistes n’ont pas manqué de matière. L’article fut publié tel quel, avec les vrais noms, le vrai numéro de tel, etc. L’auteur de l’article justifie ainsi cette démarche: « Je n’ai travaillé qu’à partir de sources publiques. C’est bien tout le problème des informations que TU as publiées ».

L’article en question commence ainsi :

« Bon anniversaire, Marc. Le 5 décembre 2008, tu fêteras tes vingt-neuf ans. Tu permets qu’on se tutoie, Marc ? Tu ne me connais pas, c’est vrai. Mais moi, je te connais très bien. C’est sur toi qu’est tombée la (mal)chance d’être le premier portrait Google du Tigre. Une rubrique toute simple : on prend un anonyme et on raconte sa vie grâce à toutes les traces qu’il a laissées, volontairement ou non sur Internet. Comment ça, un message se cache derrière l’idée de cette rubrique ? Évidemment : l’idée qu’on ne fait pas vraiment attention aux informations privées disponibles sur Internet, et que, une fois synthétisées, elles prennent soudain un relief inquiétant. Mais sache que j’ai plongé dans ta vie sans arrière-pensée : j’adore rencontrer des inconnus. Je préfère te prévenir : ce sera violemment impudique, à l’opposé de tout ce qu’on défend dans Le Tigre. Mais c’est pour la bonne cause ; et puis, après tout, c’est de ta faute : tu n’avais qu’à faire attention. »

Lire la suite de l’article»

Et vous ? Savez vous exactement ce qu’Internet connait de vous ?

Pour le savoir, deux sites : tapez y votre nom, vous aurez un début de réponse.

123people

La victime du Tigre a, semble-t-il, mal supporté de voir sa vie étalée sur papier glacé. Marc (puisque c’est son nom) a depuis fermé tous ses comptes de partage de photos et autres réseaux sociaux. C’est aussi la ligne de défense adoptée par certains : « pour vivre heureux, vivons cachés ! ». D’autres, en revanche, optent pour une maitrise totale de leur image sur Internet.

Alors quelle attitude adopter ?

« Réseaux sociaux, comment éviter la gueule de bois numérique ? » Dans cette étude, qui date déjà du mois d’octobre 2007, l’Enisa [European Network and Information Security Agency - l’agence chargée de la sécurité informatique pour le compte de l’Union européenne] identifie les risques liés aux réseaux sociaux et donne quelques recommandations qui tiennent en gros en une ligne : sensibiliser, améliorer et éduquer plutôt que fuir ou interdire !

ENISA - European Network and Information Security Agency

En guise de conclusion : faites ce que vous voulez sur Internet (« ce ne sont que des photos de vacances après tout ! »), mais N’OUBLIEZ JAMAIS que :

  1. Un espace publique sur Internet est strictement équivalent à un espace publique tout court !
  2. Derrière chaque réseau social se cache des ordinateurs, des sauvegardes, des personnes qui décident quoi faire de ces sauvegardes et des risques de « bug » ou de piratage.