Les labels de la mode éthique répondent à des préoccupations écologiques et sociales : agriculture biologique, toxicité des produits finis, commerce équitable, éthique et transparence des entreprises… les aspects pris en compte sont nombreux.

Dans l’ensemble, ces labels encadrent bien la production des matières premières (coton, chanvre, laine… ) et leur transformation en textiles « prêt-à-coudre ». Par contre - même si la majorité des marques y prêtent attention spontanément - ces labels s’intéressent encore assez peu à l’étape de confection du vêtement.

Tableau récapitulatif

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Sommaire du dossier :

  1. Agriculture biologique
  2. Autres labels écologiques
  3. Commerce équitable
  4. Des entreprises éthiques et transparentes
  5. Normes de certification internationales
  6. Zones d’incertitude

1- Agriculture biologique

Ici, il s’agit surtout de garantir un mode de production écologique pour les matières premières du vêtement : coton, chanvre, laine… Parfois le cahier des charges va plus loin dans la démarche écologique et s’intéresse aussi aux composants des teintures végétales utilisées, aux modes de traitements des tissus, etc.

EKO

EKO est le label attribué par Skal : organisme de certification des produits biologiques aux Pays-Bas accrédité par le Dutch Council for Accreditation.

En bref :

  • Les OGM sont proscrits.
  • Végétaux : pas de recours aux pesticides et engrais chimiques, rotation des cultures…
  • Animaux : élevage extensif, aliments biologiques essentiellement (90%), traitements antibiotiques limités, surface au sol définie…

Il impose que le produit labellisé contienne plus de 95% de matière issue de l’agriculture biologique. Il ne prend pas en compte les matières issues de cultures en conversion vers l’agriculture biologique.

Le contrôle s’effectue, au moins une fois par an, sur toute la chaîne de production. Autrement dit, il ne se soucie pas uniquement du mode de culture. Il inspecte aussi la transformation et l’emballage du produit. Pas question - par exemple - d’utiliser du chlore pour le blanchiment du coton, ou des teintures à base de colorants cancérigènes et substances allergènes, ni de métaux lourds. Les conditions sociales de production sont également examinées et la fabrication doit se faire dans le respect des Droits de l’Homme.

=> www.skal.nl


GOTS ou Global Organic Textile Standard

GOTS ou Global Organic Textile Standard est le label qui a cherché à harmoniser les pratiques de certifications des textiles biologiques dans le monde.

Elle regroupe donc l’IVN allemande (International Association Natural Textile Industry), la Soil Association anglaise, Organic Trade Association états-unienne, la Japan Organic Cotton Association, le Control Union hollandais (englobant Skal), Ecocert, l’italien ICEA et le turc ETKO.

La certification GOTS est un système de certification de produits textiles qui permet de garantir l’origine biologique des fibres et assure qu’à toutes les étapes de production et transformation du textile les procédés de production utilisés soient socialement responsables et respectueux de l’environnement (les métaux lourds, les formaldéhydes, les enzymes OGM et les amines cancérigènes sont interdits).

Le label GOTS doit être accompagné des précisions concernant éventuellement le pourcentage de matière bio contenue dans le produit final, éventuellement préciser s’il s’agit de cultures bio ou en conversion bio. Tous les textiles doivent être composés d’un minimum de 75% de matière bio.

=> www.global-standard.org


NaturTextil est un label émanant de l’association internationale des industriels du textile naturel (IVN) (International Association Natural Textile Industry).

Il impose le respect de critères écologiques et sociaux très strictes de la culture à la confection des produits textiles en fibres naturelles.

Cahier des charges :

  • Culture et élevage biologiques, ou en période de conversion
  • Conditions de travail équitables
  • Respect de l’environnement et de l’homme à tous les maillons de la chaîne de fabrication (composition, traitement préparatoires des textiles, coloration, impression et pigments, ainsi que les finitions et accessoires).
  • Transparence des contrôles et des procédés mis en oeuvre.

Il existe 2 niveaux de certification NaturTextil :

  • Le niveau « Best » définit les critères environnementaux les plus stricts et exige que 100% des fibres textiles soient certifiées biologiques.
  • Le second niveau reprend des critères extrêmement exigeant mais prend en compte la présence de matières pour lesquelles la certification bio n’existe pas (la laine, la soie, etc). Comme pour le label GOTS, elle fait une distinction entre les produits “biologiques” composés au minimum à 95% de fibres certifiées et les produits “faits à partir de fibre biologiques” comprenant au minimum 70% de fibres certifiées.

=> www.naturtextil.com


Organic Exchange

Créée en 2002, cette association américaine a pour principaux “sponsors” des multinationales telles que Nike, Walmart, H&M, Adidas, Patagonia, Marks&Spencer… L’objectif affiché est de favoriser l’utilisation - et donc la production - de coton (uniquement !) biologique à l’échelle mondiale.

Il faut distinguer

  • le macaron « organic exchange member » indiquant que l’entreprise est membre de l’association,
  • des labels de certification « certified to OE100 / OE blended standard » indiquant que le produit contient du coton bio.

Les 2 niveaux de certification Organic Exchange :

  • OE100 : 95% et plus de coton biologique,
  • OE blended : de 5% à 95% de fibres biologiques dans le produit. (Dans tous les cas le pourcentage de coton bio doit être indiqué.)

Cette certification garantit un taux de coton biologique dans le produit fini mais ne garantit pas les étapes de transformation du textile et notamment la teinture. Elle ne comporte pas non plus d’éléments concernant les conditions sociales de production.

=> www.organicexchange.org


Demeter

Le label Demeter se trouve sur des textiles issus de l‘Agriculture Bio-Dynamique.

Ce type d’agriculture existe depuis 1924. Elle a pour but de soigner la Terre, de régénérer les sols, et de favoriser l’intégration des animaux d’élevage et des cultures au sein d’un même domaine agricole.

Cette agriculture se base sur une observation: la diversité du monde naturel est immense. Cela implique que des méthodes agricoles qui conviennent à un endroit peuvent être complètement inappropriées à un autre.

Elle porte aussi une attention particulière au respect des animaux.

Ce label satisfait les exigences du règlement européen sur l’agriculture biologique, et, en plus, répond au cahier des charges spécifique de la bio-dynamie. Il se révèle donc plus exigent que le label officiel de l’agriculture biologique AB.

=> www.bio-dynamie.org


AB - Agriculture Biologique

AB est un label officiel défini par les autorités publiques (Ministère de l’Agriculture et de la Pêche) et contrôlé par des organismes de certification indépendants.

Cahier des charges :

  • Les OGM sont proscrits.
  • Végétaux : pas de recours aux pesticides et engrais chimiques, rotation des cultures…
  • Animaux : élevage extensif, aliments biologiques essentiellement (90%), traitements antibiotiques limités, surface au sol définie…
  • Produits transformés : 95 % des ingrédients au minimum doivent être issus de l’agriculture biologique.
    Les aliments contenant entre 70% et 95% d’ingrédients biologiques peuvent indiquer : « x% des ingrédients d’origine agricole ont été obtenus selon les règles de la production biologique ». La liste des ingrédients doit préciser quels sont les ingrédients concernés.

Toute la chaîne de production est contrôlée au moins une fois par an. Les professionnels ont une obligation de moyens, mais pas de résultats. Ils doivent respecter la réglementation. On ne leur impose pas l’absence de résidus puisqu’il peut y avoir contamination fortuite, notamment par les pesticides épandus dans le voisinage.

Malgré le sérieux et le caractère officiel du label AB, il est souvent supplanté par les labels Nature et Progrès et Demeter, qui sont plus exigeants.

=> agriculture.gouv.fr


Label agriculture biologique européen

Ce label certifie le respect du cahier des charges européen de l’agriculture biologique. Moins exigeant que le label français AB, son objectif est d’unifier les critères du Bio dans l’Union Européenne, entre les pays du Nord à l’agriculture biologique relativement “industrialisée” et les nouveaux arrivants aux critères laxistes.

Peu utilisé, il cède généralement la place à des logos nationaux ou indépendants. Cependant, à compter du 1er juillet 2010, ce label devient obligatoire sur les produits bio alimentaires préemballés et issus de « l’Europe des 27 ». La nouvelle réglementation stipule aussi qu’il devra être accompagné de l’indication du lieu de production des matières premières agricoles : «Union européenne», «hors Union européenne» ou du nom du pays. (Obligatoire mais non-exclusif, ce label n’exclut pas les autres : il peut être accompagné d’autres logos nationaux et/ou privés.)

=> http://ec.europa.eu/agriculture/organic/home_fr


2- Autres labels écologique

Certains labels montrent des préoccupation dites écologiques, mais ne garantissent pas nécessairement une « agriculture biologique ». Ainsi, l’éco-label examine le cycle de vie du produit et OEKO-TEX garantit l’absence de produits toxiques pour le corps humain et pour l’environnement dans le produit fini.

ECO-LABEL

Les écolabels garantissent des produits et des services respectueux de l’environnement. Leurs critères prennent en compte l’usage des produits et leurs impacts environnementaux tout au long de leur cycle de vie.

Deux écolabels sont délivrés en France : la marque NF Environnement pour le marché français et l’Eco-label européen pour le marché de l’Union européenne.

Soutenus par les pouvoirs publics, les écolabels garantissent :

  • une efficacité équivalente à celle des autres produits,
  • Un cahier des charges - adapté à chaque catégorie de produits - élaboré en concertation avec les parties prenantes : fabricants, distributeurs et associations. Totalement transparents, ils sont consultables sur le site internet www.ecolabels.fr. (notez que le critère « bio » n’est pas toujours retenu.)
  • un contrôle régulier par un organisme indépendant (l’AFNOR en France).
  • L’écolabel est la seule certification qui prend en compte les impacts écologiques de l’ensemble du cycle de vie des produits pour élaborer son cahier des charges.

La norme NF environnement et l’ecolabel européen évoluent en parallèle depuis leur création, mais ne sont pas strictement équivalent. L’écolabel européen est généralement le plus restrictif des deux.

=> www.eco-label.com, www.ecolabels.fr et www.simplementecolabel.fr


OEKO-TEX

Né au début des années 1990, Öko-Tex est le premier label visant les qualités humano-écologiques des textiles. Il garantit l’absence de produits toxiques pour le corps humain et pour l’environnement. (Mais il ne certifie pas que les textiles soient « bio » !)

Il existe 3 certifications Oeko Tex:

Oeko-Tex Standard 100 (ou Öko-Tex Standard 100) certifie l’absence de substances toxiques pour l’homme ou l’environnement dans le produit finis.

Son catalogue de critères très stricts contrôle les substances chimiques et garantit un vêtement sans formol, ni métaux lourds, ni colorants azoïques. Des seuils d’acceptabilité sont imposés pour le pH, le formaldéhyde, les métaux lourds (arsenic, plomb, cadmium, chrome, cobalt, cuivre, nickel, mercure, antimoine), les pesticides et herbicides, le pentachlorophénol (PCP) et le tétrachlorophénol (TCP), les colorants reconnus cancérigènes ou allergènes, et les carrieurs chloro-organiques (accélérateurs de teinture).

Les tests effectués prennent en compte les différentes voies d’absorption des produits chimiques dans le corps :

  • Absorption cutanée : Au moyen d’une transpiration déclenchée artificiellement, on vérifie quelle quantité de substance existante se détache du textile s’il y a transpiration.
  • Ingestion : L’ingestion de produits chimiques nocifs joue surtout un rôle important dans le cas d’articles pour bébés. Elle est reconstituée à l’aide de tests utilisant de la salive artificielle.
  • Inhalation de substances nocives : La possibilité d’inhaler d’éventuelles substances nocives présentes dans l’air fait partie des tests Öko-Tex couverts par les laboratoires à l’aide de l’olfactométrie et de l’analyse des émissions.

Oeko-Tex Standard 1000 (ou Öko-Tex Standard 1000) garantit le respect de normes humano-écologiques au moment de la fabrication du produit. Pour obtenir cette certification, l’entreprise productrice doit pouvoir prouver que 30% de sa production sont déjà certifiés Oeko-Tex Standard 100 et respecter un certain nombre de critères parmi lesquels :

  • L’exclusion d’adjuvants et de colorants nuisibles pour l’environnement
  • Le respect de valeurs standards pour le traitement des eaux usées et de l’air d’évacuation
  • La maîtrise de la consommation d’énergie
  • Les mesures pour éviter le bruit et la poussière
  • Les mesures définies en termes de sécurité sur le lieu de travail
  • L’interdiction de faire travailler les enfants

Oeko-Tex 100plus (ou Öko-Tex Standard 100plus) Les entreprises dont les fabrications sont certifiées selon l’Öko-Tex Standard 100 et dont l’ensemble des sites de production impliqués dans ces fabrications répond aux conditions requises par l’Öko-Tex Standard 1000 peuvent obtenir la distinction Öko-Tex 100plus. Cela prouvera non seulement l’optimisation humano-écologique de leurs produits mais aussi leurs efforts dans le domaine de l’écologie de production.

=> www.oeko-tex.com


3- Commerce équitable

Les labels du commerce équitable s’intéressent surtout aux relations commerciales entre producteurs et revendeurs. Le principe de base est : « pas de profits sur le dos du voisin » ; on cherche plutôt à instaurer des relations d’entraide et de confiance réciproque. Souvent, l’aspect équitable se double d’un aspect écologique.

FLO-Max Havelaar

Le label Max Havelaar garantit que le produit répond aux critères internationaux du commerce équitable. L’objectif est d’assurer de bonnes conditions de production et une rémunération juste du producteur.

Principe : Les cultivateurs du Sud reçoivent un prix juste et stable pour leur récolte.

  • juste : doit couvrir les coûts de production, les coûts sociaux et environnementaux mais aussi les investissements.
  • stable : non soumis aux cours de la bourse.

Ainsi, les conditions commerciales de l’échange permettent aux producteurs d’envisager sur le long terme le développement économique, social et environnemental de leur activité mais aussi de leur communauté.

Le label Max Havelaar se veut aussi porteur d’un vivre mieux pour toute la communauté qui gravite autour des cultivateurs :

  • Le label garantit donc, en sus du prix juste, que les organisations de producteurs reçoivent une prime de développement pour des projets sociaux, de l’équipement, de la formation, d’éducation…
  • Les ouvriers agricoles sont supposés travailler dans des conditions correctes (liberté syndicale, sécurité, hygiène, non discrimination…).
  • Les producteurs sont encouragé à respecter des critères environnementaux : préservation des écosystèmes, limitation du recours aux pesticides et aux engrais de synthèse… Une prime supplémentaire encourage les produits certifiés bio. D’ailleurs, près de 40% des produits labelisés Max Havelaar sont aussi issus de l’agriculture biologique.

Le label du commerce équitable Max Havelaar est défini par l’organisme néerlandais FLO (pour Fairtrade Labelling Organisation) et certifié par FLO-cert.

A travers le monde, ce label est présent sous trois noms : Max Havelaar, Fairtrade et Transfair.

=> www.maxhavelaarfrance.org


WFTO - World Fair Trade Organization - anciennement IFAT - International Fair Trade Association

Le WFTO est l’une des 4 grandes associations internationales regroupant plus de 350 structures du commerce équitable à travers le monde.

Son action : faciliter, soutenir et guider les structures vers une démarche de commerce équitable. L’objectif de cette association est de permettre aux petits producteurs du Sud d’améliorer leurs conditions de vie et celles de leur communauté grâce à un commerce équitable viable.

Les membres du WFTO sont des importateurs, des vendeurs, des producteurs, et des sociétés ou organisations de soutien ; des structures investies, qui veulent faire du commerce autrement.

Pour obtenir l’agrément, les membres doivent :

Le WFTO souhaite mettre en place un label propre de certification des organisations de commerce équitable : le SFTMS (Sustainable Fair Trade Management System). Pachacuti fut la première entreprise au monde boucler le processus pilote de certification (début 2010).

Par comparaison au label Max Havelaar, le SFTMS :

  • est destiné aux coopératives d’artisans marginalisés qui ne peuvent pas être certifiés par FLO-Cert : le label Max Havelaar est plutôt destiné aux denrées alimentaire et au coton, et s’avère techniquement difficile à adapter à d’autres produits.
  • s’applique à la globalité d’une entreprise et concerne tous ses produits et services (le label Max Havelaar est attribué produit par produit). Être en conformité avec la norme SFTMS atteste donc que les pratiques, procédures et processus de la structure témoigne d’une bonne gestion sur les plans social, économique et environnemental.

=> www.wfto.com, avec la liste de ses membres.


ESR – ECOCERT : Équitable, Solidaire, Responsable

Le label ESR d’ECOCERT impose aux entreprises le respect d’exigences aux niveaux social (droit du travail), économique (aide au développement) et environnemental (gestion de l’énergie, de l’eau, des déchets et de la biodiversité).

Par rapport au label Max Havelaar, le label ESR propose une approche « filière » plutôt que « produit ». De plus, dans 90% des cas l’inspection est couplée avec une certification bio (certaines matières labelisées ESR sont d’ailleurs automatiquement bio : le coton, les bananes et les fleurs).

Dans le cas d’un produit textile, il existe 2 niveaux de certification ESR :

  • Textile équitable ESR : le produit fini doit être certifié bio et 95% des fibres doivent être issues de filière attestée ESR
  • Textile à base de fibres équitables ESR : le produit fini doit être certifié bio et 70% des fibres doivent être issues de filière attestée ESR

Dans les deux cas : 95% des fibres sont naturelles et 5% de fibres synthétiques maximum sont acceptées dans le cas où la nécessité technique impose leur usage.

=> www.ecocert.com/-ESR-.html


bioRe

Le label bioRe a été créé, en 1983, par une entreprise Suisse - Remei AG - qui commercialise des fils et des vêtements en coton biologique. Il certifie les vêtements fabriqués à partir de coton biologique et équitable.

Sur le plan écologique, il garantit :

  • Un coton biologique certifié selon la directive européenne UE 2092/91
  • Des étoffes blanchies sans chlore
  • Un ennoblissement sans formaldéhyde
  • Des teintures répondant à des critères écologiques stricts
  • Le traitement des eaux usées
  • Ce label encourage également les exploitants à adopter une culture diversifiée afin de remplacer la monoculture et limiter ainsi les dégâts sur l’environnement.

Sur le plan social, il vise la conformité à la norme sociale SA 8000 :

  • Pas de travail forcé ni de travail des enfants
  • Des conditions de travail hygiéniques et sûres
  • Pas de discrimination
  • Des horaires de travail réglementés
  • Des salaires minimaux et le paiement de toutes les contributions sociales obligatoires

Au cours de son histoire, bioRe a reçu plusieurs prix pour ses initiatives, comme par exemple la distinction des partenariats pour le développement durable, remise par le Programme des Nations Unies pour l’environnement et par la Chambre de Commerce Internationale, lors du déroulement du sommet mondial pour le développement durable à Johannesburg en 2002.

=> www.remei.ch


4- Des structures éthiques et transparentes

Certains acteurs désirent aujourd’hui aller plus loin dans la démarche éthique, en installant le fonctionnement global de leur structure dans une démarche équitable et transparente. Encore en phase de tâtonnement, certaines initiatives sortent du lot.

Minga

Minga est une association. Elle défend une idée du commerce équitable tout au long de la filière et du commerce équitable Nord/Nord : la prise en compte des intérêts du consommateur et du commerçant ne doit pas se faire au détriment des intérêts des autres acteurs des filières, et notamment les producteurs.

L’association MINGA, créée en 1999, regroupe des personnes physiques et des structures - plus de 80 à ce jour - qui participent à la construction et au développement d’actions économiques intégrant :

  • l’équité économique et sociale tout au long des filières, dans un fonctionnement démocratique,
  • tous les secteurs d’activités, la professionnalisation, le refus de la précarité par la création d’emplois et de richesse partagée,
  • le souci de la qualité des produits et des services proposés en priorité dans le cadre de circuits courts et de proximité,
  • la préservation et le renouvellement des ressources naturelles,
  • la transparence totale et la liberté dans les relations économiques, le respect mutuel entre tous les partenaires des filières, faisant de la diversité une richesse collective.

=> www.minga.net


Transparente trade

Transparent Trade est une association qui vise à « mettre en transparence » les entreprises et associations qui le désirent. C’est une réponse à la banalisation du terme de commerce équitable. La structure publie sur son site internet les informations financières concernant les structures membres.

Principe :

  • TT n’impose aucune norme préétablie sur la rétribution ou les conditions de travail des salariés, des producteurs et des travailleurs.
  • TT n’est pas juge. Il n’est qu’un témoin impartial et certifié.
  • TT ne se limite pas aux relations Nord/Sud. Il s’adresse aussi aux structures régionales et l’artisanat local.
  • Le jugement des consommateurs reste l’enjeu principal de cette mise en transparence.

TRANSPARENT TRADE n’est donc pas un label supplémentaire, mais un symbole d’une lisibilité financière et morale. Il s’adresse à des structures responsables, capables par elles-mêmes de s’analyser et d’évoluer.

Conditions d’adhésion :

  • Il faut exposer en détails :
    • le fonctionnement financier (répartition du CA, éléments du prix de vente et de revient, salaires en France et à l’étranger,…)
    • les conditions de production, de transport, de stockage et de distribution
    • les investissements sociaux réalisés en France ou dans les pays de production s’il y a lieu
    • la traçabilité des matières premières
  • Les informations transmises doivent être auditées et certifiées par un commissaire aux comptes au siège de votre structure et sur les lieux de production.

Les structures « transparentes » peuvent alors utiliser le Logo TT sur tout support de communication.

=> www.transparent-trade.org


5- Les normes de certification internationales

En l’absence de label, il existe un autre repère : les normes de certification internationales.

Quelles différence entre norme et label ?

  • Le label est une forme de communication avec le consommateur final. Marque collective créée par un secteur professionnel, il atteste que le produit répond à un cahier des charges déterminé par le créateur du label. Pour être reconnu il doit être délivré par un organisme indépendant. Les labels se comptent par millions à travers le monde… il est donc pas toujours facile de s’y retrouver.
  • Les normes sont développées par des organismes indépendants, souvent sous l’impulsion des pouvoirs publics et en concertation avec les acteurs concernés. Très utilisées, elles sont devenues progressivement les outils des politiques industrielles pour l’organisation des marchés, de la concurrence et de la diffusion de savoir-faire techniques. Celles qui nous intéressent ici sont les normes qui jugent de la qualité environnementale et sociale des entreprises.

Quelques normes internationales :

  • ISO 9001 est un gage de qualité des produits et de transparence dans les relations fournisseur-client.
  • ISO 14001 concerne l’impact et la performance environnementale des entreprises. Si l’Europe représente 44% des certificats, il faut noter que la tendance est au ralentissement, au profit de l’Extrême-Orient et en particulier de la Chine. (La certification ISO 14001 s’est surtout imposée dans la fabrication d’équipements électriques et électroniques, dans la métallurgie et dans la construction.)
  • ISO 26000 : référentiel sur la responsabilité sociétale en cours de préparation. Publication prévue fin 2010. (Equivalent ISO du SA 8000)
  • SA 8000 est la première norme éthique internationale. Elle s’intéresse aux conditions de travail des salariés de l’entreprise, mais aussi de ses fournisseurs et sous-traitants. Ainsi, les entreprises qui adhèrent à la norme SA 8000 s’engagent sur les droits des syndicats, le travail des enfants, les temps de travail, la santé et la sécurité au travail, l’équitée salariale… etc.

6- Zones d’incertitude

Pour les vêtements, 2 aspects sont à prendre en compte :

Les matières premières : la manière dont est cultivé, récolté et travaillé le textile (coton, lin…).

Cette partie de la filière est relativement cadrée et normée avec des filières certifiées bio et équitable qui contrôlent les différentes étapes de la chaîne et le respect de cahier des charges précis.

La confection : comment les vêtements sont taillés, cousus…

Aujourd’hui, peu de labels prennent en compte cette partie de la production des habits. Ce sont donc souvent les fabricants eux-mêmes qui s’assurent du respect d’un certain nombre de règles dans les ateliers de fabrication (au minimum celles de l’Organisation Internationale du Travail - OIT). Ensuite, chaque marque négocie - selon ses critères propres - avec ses partenaires d’autres aspects éthiques (salaire, horaires, formation… ). Enfin, certains s’engagent plus en profondeur dans le soutien aux producteurs (aide sanitaire et sociale…).

+ sur les éco-labels => www.eco-sapiens.com/infos-les-labels.php